jeudi 11 octobre 2007

Immortels

Un rêve encore, original cette fois-ci.

J'étais de nouveau collégienne et me trouvais dans un pensionnat de garçons, dans une ambiance un peu désuette, style années 60-70.
Une scène d'initiation pour la première nuit dans le pensionnat.
Dans le réfectoire obscur, à la lumière de quelques chandelles, visages juvéniles sur des pyjamas à carreaux. Je ne comprends rien à la scène, mais peu importe : mon cousin est là et je sais qu'il veille sur moi. Etre assise auprès de ce grand gaillard blond si souriant est l'endroit le plus serein au monde. Ici, rien ne peux m'arriver de mal. un bruit, les bougies sont soufflées à la hâte, tout le monde se met à courir : les survellants nous ont repérés.
Nous nous faufilons pour rejoindre les dortoirs en douce, de couloirs en escaliers, et arrivons triomphant entre les lits des autres pensionnaires moins audacieux qui applaudissent sur notre passage. Nous chantons notre victoire sur l'autorité. Nous sommes les rois du monde en cet instant. "Immortels". Le privilège de l'adolescence.
Puis mon cousin me dit se sentir mal, je l'accompagne durechef à l'infirmerie.
Il me demande de m'éloigner de lui : "je ne veux pas te faire de mal ... c'est la soif de sang qui se réveille".
Je comprends alors : "Immortels", c'était donc ça l'initiation.
Je n'ai pas été contaminée, grace à lui.
Il me prie de partir, je lui souris : "tout ce qui me vient de toi, je l'accepte". Je m'approche et me blottis contre lui. Il est d'abord surpris, réticent, puis il sourit à son tour et enroule ses bras autour de moi.
Le lieu le plus serein au monde. Plénitude.
"Je t'aime grand frère" - "Je t'aime aussi petite soeur".
Cet étreinte dure un instant, un siècle, une éternité, simplement dans les bras l'un de l'autre, sa joue sur le sommet de ma tête et la mienne sur son coeur. Tadoom tadoom tadoom ...
Puis on me demande de sortir, je quitte la pièce à reculons.
Dans le dortoir de l'infirmerie, il fait sombre et froid. Trois lits sont occupés.
Une vieille femme toute racornie me fait signe de m'approcher. Je m'execute.
Elle essaie alors de me sauter à la gorge (contaminée elle aussi) mais ne parvient pas à m'atteindre. Elle s'effondre alors et se met à pleurer.
Une autre patiente me tend alors une sorte de machette. "Tu es la seule à pouvoir nous libérer". Elle offre son cou à la lame. Elle est d'une beauté à couper le souffle.
"Je ferai de mon mieux", je prépare mon geste pour que la coupe soit nette, c'est le moins que je puisse faire pour une beauté aussi bouleversante ... Tchac !

Ce matin, en me réveillant, il me restait encore un peu de la chaleur de mon cousin. Un peu de sa présence. Il est si rare que je rêve de lui, quand cela arrive, je suis alors aussi heureuse que je l'étais lorsque j'étais auprès de lui.
Il me reste aussi un peu du trouble que cette femme a suscité. Si belle et si tragique.

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