mercredi 21 novembre 2007

Lettre ouverte à un salaud


Le repentir ... voila bien une notion qui t'est étrangère.
L'apprendras-tu ?

Viendra-t'il un jour où tu ne sauras lever ton regard en défiance de moi ?
Où les yeux rivés sur tes pieds tu demanderas mon pardon ?
Où ton coeur sera de chair et saignera du mal que tu as commis ?
Je ne crois pas.

Pour la première fois, je souhaite tout le mal possible à un être humain ... l'es-tu seulement ?

Quand bien même tu demanderais sincèrement mon absolution, je ne saurais te l'accorder.
Tu me rendrais les objets que tu m'as volé, tu en as brisés tellement plus.
Livres, musiques, films, courriers, photos, archives, bibelots, pièces anciennes, vêtements, bijoux, collections ...
Ce qui n'avait pas de valeur vénale a été depuis longtemps détruit ou perdu.
Tout ce qui avait une valeur autre à mes yeux, souvenirs et passions ...
Je revois chaque nuit en cauchemar ton sourire satisfait à briser ces parcelles de moi.
Tu m'as pris tout cela ... et bien plus.

Tu me les rendrais tous, ce ne serait rien.
Pourrais-tu me rendre ma foi ?

La confiance en moi et en l'autre.
Une certaine candeur.
Un sommeil paisible.
Ma bienveillance.
Le reflet dans le miroir.

Je voudrais ne plus regarder par dessus mon épaule.
Je voudrais m'assoier simplement sur un banc public et regarder le temps et la foule défiler devant moi ... sans sursauter quand une silhouette s'approche.
Je voudrais ne plus fermer ma porte à double tour.
Je voudrais me sentir enfin à l'abri de tes manigances et manipulations.
Je voudrais ne plus me sentir traquée.
Ne plus sentir la rage poindre quand un inconnu te ressemble trop...

Tu auras mis un an et demi à me séduire, et deux à me briser tout à fait.
Et si je suis encore en vie malgré tout et surtout malgré toi, je ne suis plus moi-même ...
Comme les ruines dévastées et désertées d'une ville babylonnienne dont il ne reste rien de la grandeur.
Je ne suis pas même l'ombre de ce que je fus.

Je connaissais l'amertume, la tristesse, la fatigue et la lassitude ...
Toi seul m'auras appris la haine.
C'est un feu qui me dévore.

Tel l'animal blessé, je n'en suis devenue que plus redoutable.
Et tu es devenue ma proie.
Je suis aux aguets désormais, oui.

Toi, tu ne le seras jamais assez ...
Et bientôt je viendrai me repaître de ta carcasse puante de vanité et de vilainie.

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