jeudi 1 novembre 2007

Life with my ghost


Presque chaque nuit, depuis plusieurs mois déjà, je retrouve en rêve l'amour.
Il a des visages différents, parfois inconnus ... mais le plus souvent il a le même.
Ce sont rarement des rêves romantiques ou même érotiques, la plupart du temps, ce sont des moments simples, discussions, ballades, ou une simple présence ...

Ces temps derniers, ma vie est d'un ennui terrible.
Alors j'ai un peu l'impression de me rattraper en rêve :
j'explore des villes inconnues, je retrouve des amis, j'ai une vie.
Et surtout je ne suis plus seule.

J'ai perdu tant de choses, d'objets et de souvenirs, d'illusions, que je comprends aujourd'hui la désillusion de mon ange d'ombre.
Je me sens aujourd'hui plus proche de lui que jamais.
Tout ce qui avais de l'importance pour moi m'a été volé, la vie que je m'étais construite, ce sont des années qui m'ont été arrachées.

Il y a 10 ans, cet étrange personnage faisait une entrée fracassante dans ma vie ... il y a eu l'amitié, l'amour, les disputes et les rires, les heures et les nuits à se dire tout, à s'apprendre l'un l'autre ...

"Know each other is just like know ourselve" he was used to say.

Un jour, je suis partie.
Et tout ce que j'ai fait depuis, tout ce qui a eu de l'importance depuis, tout cela a disparu.
Alors je me retrouve aujourd'hui comme alors : triste, démunie ... la colère en moins.
Avec une différence de taille : je n'ai plus la force ni l'énergie, et surtout le fol espoir de le revoir un jour.
Car si cela fait un an et demi qu'il nous a quittés, ce n'est qu'aujourd'hui que je peux faire le travail du deuil.
Et c'est plus dur que je ne l'aurais cru.

J'ai déja perdu quelqu'un auquel je tenais énormément, mais tout était différent, plus facile : j'étais entourée, même si mon monde s'effondrait.
Ma vie était encore devant moi, je n'avais que 16 ans.

Je suis maintenant à l'aube de la trentaine, et c'est celui qui a marqué 10 ans de ma vie à qui je dois dire adieu.
Et je n'y parviens pas.
Il est dans chaque musique que j'entends, dans les livres que j'aime, dans les films qui me font tripper, dans tout ce qui me fait rire, dans ma façon de penser et d'être.
Il est là, dans le silence de mes nuits et je poursuis son image à travers des villes que je ne connaitrais jamais qu'en rêve.

J'ai dit à quelqu'un il y a quelques temps que, si je n'avais pas certaines responsabilités, j'aurais déjà débarqué chez lui.
Je crois finalement que c'est faux : je crois que j'ai simplement peur d'aimer à nouveau.
Par deux fois, déjà ... il n'en reste plus qu'un fantôme et un ami.
Je suis pétrifiée par ce souvenir d'un amour absolu et dévastateur.
Malgré tout le mal, il reste un idéal ... de midinette !
Le sel relève le gout des aliments, les larmes celui des amours.

Je suis une idiote qui a peur de vivre encore.

Je vois ces gens que j'aime vivre leurs rêves, aller au bout de leurs désirs, croire en l'avenir et le devancer.
Et moi, je reste là, spectatrice attendrie de leurs bonheurs, de leurs joies, incapable de suivre leur exemple.
J'ai l'impression que ma vie est derrière moi, que rien ne m'attends.
Rien ni personne.

Oui, c'est bien ça.
Je disais dans une note précédente que je n'attendais rien ni personne.
C'est faux.
C'est qu'il n'y a rien ni personne qui m'attende, nulle part.

Finalement, c'est moi le fantôme ...
Et je n'ai rien à hanter.

"Tonight, your ghost will ask my ghost : where is the love ?"

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