vendredi 2 novembre 2007

A nos amours ...



Une fois par mois, au petit matin, nous entrions concentrés, vifs, attentifs sur les tatamis. Gestes précis, calculés, mouvements chorégraphiés...
Les regards se croisaient en silence : la franche camaraderie n'avait pas besoin de mots, juste de sourires.

Souvent nous nous retrouvions face à face, partenaires.
Souvent, malgré notre rigueur, nous ne pouvions réprimer nos rires...
Toujours aucun mot.

C'était devenu "notre" rituel que de se retrouver ainsi, sans qu'il fut utile de se le dire.

Puis un jour d'été, j'ai senti un regard me suivre dans mes promenades solitaires ...
Les mots commençèrent à venir, peu à peu ...
Sans comprendre pourquoi, mon esprit, tel le ressac de l'océan, me ramenait sur les rivages de ta présence et de ton visage.
Il semblait évident que nous avions quelque chose à échanger, à partager.

Quand vint le moment de partir, je cherchais une excuse pour te revoir, du moins te parler, avant la fin de l'été ...
Je pus une fois de plus remercier le ciel que le ridicule ne tue pas !

A mon retour, je ne pensais qu'à ça, étrange fascination.

Cet été-là pris fin dans la colère et le chagrin.
Puis l'automne nous permis de nous revoir, et de passer enfin un peu de temps ensemble. Le temps de la découverte était venu.

Nous avons beaucoup parlé, écrit, chacun tentant de dissimuler son trouble.
Dans le froid de cette immense maison, tu es venu habiter mon coeur, tout naturellement, tout simplement.

Une nuit, prise d'angoisse, je t'appelais et te disait combien de lumière tu avais apporté à ma vie ...
Puis ce fut ton tour de parler, toi si pudique et silencieux, un soir, devant un café.

Il y eu les premiers baisers, comme un air de Brassens ...
Puis une nuit au clair-de-lune ...
Nous furent alors inséparables, tel le Yin et le Yang dans nos mains serrées.

J'ai adoré être auprès de toi, apprendre tes silences et tes secrets, partageant jeux puérils et sagesses ...

Mais le silence n'a pas que des vertus ...

J'ai appris une fois de plus que deux personnes peuvent s'aimer, bien s'entendre et ne pouvoir vivre ensemble.

J'ai appris aussi que l'amitié, le respect et la complicité sont ce qui restent des belles amours.

Merci pour ta présence et ta chaleur.
Merci de faire toujours partie de ma vie.

Il y a 4 ans de cela, je t'appelais au milieu de la nuit ...
Ce que j'ai dit alors est toujours vrai. ;-)

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