jeudi 13 décembre 2007

Parano ? Jamais trop !


Y a des jours comme ça où on se sent comme une merde.
Minable, ridicule, méprisable ...

J'ai une sainte horreur du mensonge, allez savoir pourquoi ?
Sans doute parce que je sais ce qu'il implique de duplicité, et quelles peuvent en être les conséquences.
Moi même, il m'arrive de mentir ... assez souvent en fait.
Et ça ne fait qu'augmenter le mépris que je ressens face au reflet dans le miroir.

Je mens pour diverses raisons.
Au boulot déja, au standard je mens quand un fournisseur me demande si le chef est là ou pourquoi telle facture n'est pas réglée : je me vois mal répondre "non il ne veut pas vous parler, il est de mauvais poil" ou "vos produits sont pourris alors vous attendrez que le patron soit dans un bon jour pour qu'il signe le chèque".

Je mens quand je "m'arrange" avec la réalité.
"Vous êtes très proches tous les deux" - "Oui, c'est un ami" (mon petit ami en fait ...)
"Tu as eu des nouvelles de Bidule" - "Non, pas récemment" (pas depuis sa mort en tout cas)
"Tu savais que Machin avait fait ça ?" - "Non, je ne connaissais pas les détails" (pas ceux qu'il m'avait caché en tout cas)
"Tu as fait ce courrier pour Truc" - "Oui oui" (faudrait juste que je l'envoie)

C'est nul.
Je déteste faire ça.
Mais chuis une vraie feignasse, et malgré ce que je dis ici : dans la vraie vie, j'assume pas.

Il m'arrive souvent de ne pas vouloir blesser les autres, ou simplement d'avoir peur que leur regard sur moi change ... peur d'être repoussée, rejetée, peur du jugement de l'autre ...
Et peur de la solitude.
C'est assez banal somme toute.

Et puis il m'est arrivé de mentir sur mes sentiments.
Deux fois ...
"Je t'aime" - "Moi aussi, je t'aime" (... je t'aime bien)

C'est le genre de truc qui me donne envie de frapper dans les murs, en me disant que la douleur est un bien maigre chatîment.
Car les mensonges sont de décors de théatre : de loin, on y croit, mais l'illusion est éphémère.
J'ai fait beaucoup de mal à des gens que j'aime (bien, beaucoup et même plus) et ce mal ne peut être réparé.
Quand vient le temps de la vérité, le mal est plus terrible alors, nourri par la trahison et la certitude créée par le temps qui passe ... car un mensonge qui dure peut facilement être pris pour vérité.

Je déteste que l'on me mente, car si mes intentions sont bonnes, qu'en est-il de celles de l'autre ?
Je ne veux pas faire de mal, je tente la plupart du temps d'éviter du souci ou de la peine ... ou d'adoucir l'annonce d'une mauvaise nouvelle.
Mais c'est un piège que le mensonge, et la culpabilité me ronge.

Je hais tant mes mensonges que ceux des autres me sont intolérables.
Je ne supporte pas l'idée que l'on puisse jouer double-jeu avec moi.

Et c'est ma faiblesse : un salaud l'a compris et m'a fait croire à la duplicité de l'homme que j'aimais alors.
J'étais si blessée et choquée que j'ai été aveuglée par la rancoeur : comment avait-il pu me faire ça ?! j'avais une telle confiance en lui, c'était inacceptable.
Le menteur n'était pas celui que je croyais.
C'est ainsi que, durant deux ans, j'ai perdu un ami et mes repères en matière de vérité, entrainée dans un univers de tricherie et de manipulation.
Je suis devenue le jouet des mensonges de l'autre ... simplement parce que j'avais peur que l'on me mente à moi ...
C'est pitoyable.

Aujourd'hui, je reste ébranlée par tant d'amoralité, et j'essaie d'effacer cette impuissance et cette rage de mon esprit...
Pourtant, une fois dépassée cette colère, il reste la culpabilité.
Comment ai-je pu perdre confiance en lui ?
Comment ai-je pu croire qu'il se moquait de moi ?
Comment ai-je pu laisser ce minable semer le doute et la discorde ?

Je ne sais pas.
Il y eut une brèche, il s'y est engouffré, l'enfoiré.
Je ne cesse de m'en vouloir d'avoir perdu foi en celui qui ne m'a jamais fait faux bond.
Il m'a offert pardon et réconciliation quand je ne méritais que colère et mépris.

Mais c'est une chance unique.
Car il y est un mal qui ne peut être pardonné.
J'ai dit des choses sous le coup de la colère que je regretterai jusqu'à la fin de mes jours.
J'ai dit des choses qui ont des effets désastreux sur ma vie ... mais pas seulement.
Car il demeure certaines personnes à qui j'ai menti, et à qui je ne pourrai demander pardon.

Deux promesses à mon ange de lumière ... que je n'ai pas tenues.
Et des paroles acerbes prononcées pour blesser mon ange d'ombre alors qu'il ne faisait que m'aider ...
Aide dont je n'ai admis l'utilité que trop tard.

Il me faudra malheureusement attendre de passer de l'autre coté pour leur demander pardon.
Faire face au jugement ... le dernier.

L'enfer est pavé de bonnes intentions ... ma vie aussi.

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